Au féminin

Viens

me chercher ; venge-toi de tous les hommes

qui ne t’ont pas aimée

ou si mal

leurs poignes de fer sur tes mains de velours

leurs brusques coups de reins dans ton vagin,

cet équilibre tremblant

qui les fait jouir, toujours

comme ils ont su marcher sur Rome

eux qui confondent champs de labour et

corps qui s’étonne

(dans mes bras tu

détonnes ; nos silhouettes jumelles

s’emmêlent sur le plancher, nos paroles

à nues sont en quête

de vérités réinventées

loin des écoles… Loin

des cafés, des bureaux, des frontières – de l’Élysée –

toutes les femmes ne sont pas moi, c’est vrai...

mais je voudrais

être de toutes les femmes, alors je dis)

Viens

me chercher, je dis

laisse-moi goûter

ton sang quand celui-ci te blesse

tes larmes que d’autres ont provoqué

le cri niché dans les plis de ton ventre

ces douleurs que tu n’as pas chinées

quand ils marchaient, quand leurs esclandres t’oubliaient

et nous les laisseront dans leurs guerres

mourir de leurs propres poings

eux qui sereins au fond

trouvent leurs paix/trouvent leurs misères

à armes égales, qu’entre tes seins

et osent accorder Liberté...

au féminin.