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Emporté

  • Photo du rédacteur: Gabe
    Gabe
  • 7 févr. 2024
  • 1 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 sept. 2024

Tu peux tout emporter,

il n'y a plus rien qui tienne


désormais


ni ce toit ni ces murs – ni ta main dans la mienne

ni les larmes ni la morve – ou ton sang quand tu saignes


pans infinis tombés, fluides infinis roulés


le plafond effondré me semble une bonne image

les flétrissures des fleurs, le jaunissement des pages


c'était moi mais


aujourd’hui je danse sur les portes

brisées/je frotte les peaux mortes, je sais


ce que les ruines apportent


l’ego n’est plus blessé ;

puis les cicatrices ont pris une teinte blanche


j’étais


de tout ce qui s’épanche...

Les flaques d’eau sourient maintenant



et



tu peux tout emporter :


les cendres aux cimetières, les armes aux guerrières

ces milles débris jetés de notre monde d’hier


– nos plus lointains baisers –


cette histoire escalier aux chutes recommencées

mes genoux à tes pieds et mes mains à l’arrière


de tes cuisses, Mon ange Mon aimée


les soupirs de plaisir sont de souvenirs rances

ton sexe moite et chaud, nos deux corps qui s’élancent


l’un contre l’autre


(la drogue dure des moments doux)

(ce collier ce collier... Ce cœur faux pendu à ton cou)


soulagement d’abîme ! rose au milieu des ronces


tel présent chéri, tel vœu que tu prononces

au creux de notre lit –


tu peux tout emporter, c’est moi qui suis partie !


tu peux tout emporter, c’est moi, c’est moi qui suis

toujours


lésée.

©2020 Gwenaëlle Anna B.

©photo Olivia Bee

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