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L'ennui

  • Photo du rédacteur: Gabe
    Gabe
  • 14 janv.
  • 1 min de lecture

Est-ce le but inavoué

de nos existences –

contrer l’ennui ?


Je sors, j’ouvre les yeux

j’oscille entre les rues vides et pleines,

les vies des autres et la mienne

telle guerre, telle alliance ; et celles, intérieures –

tu me confies qu’il faut bien ça,

(le sang me monte à la tête)

ces décharges d’adrénaline

en soi...


à s’en décoller du sol


(le sexe ; les drogues ; les mômes ; la cogne)

des marques auxquelles tu t’abandonnes ? des

joujoux ;

à l’aune de tes propres mots,

ton corps vibrant sous les décombres

et

souriant ; tes os grisés sous le poids lourd

des hommes, dans leurs buts sourds –


je ne sais plus ce que tu dis.


Tu colles ton épaule à la mienne,

quelle image donc tu retranscris ?

Le monde entier comme un mirage

anobli

ses pires ennemi·es : des méchants de séries,

des roses en plastique au bout de leurs fusils

et le sang sur ma robe, une page

de littérature, tâchée, rien de plus,


– c’est ainsi –


tes yeux distraits par le raffut

d’une bagarre ou d’un cortège

ne changerait pas ton avis ; et moi

me suffirais-je d’être celle

qui se satisfait d’un manège,

une piqûre pour chaque appel

à contrer la

monotonie ?


J’entends hurler est-ce réel


le soir fond sur mon cœur qui bat

ne pas être vue Ne pas voir

il y a matière à débat

(les gens paumés, les cas perdus, les comme-moi

ce que nous formons d’être ensemble)

j’avance reste-t-il un espoir

à quoi pensais-je en sortant

il fait froid j’enfile des gants –


sur le bas-côté le bois tremble.

 
 

©2020 Gwenaëlle Anna B.

©photo Olivia Bee

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