La distance
- Gabe

- 12 déc. 2023
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C’est l’hiver.
Le givre a tissé ses toiles sur les bords des vitres,
la buée se forme aux naissances des chaleurs
sur toutes ces fenêtres où tu ne liras pas « Je t’aime »,
où ne sera pas dessiné pour toi
le moindre cœur
(se console-t-on toujours de ces enfantillages ?)
C’est l’hiver et et la douceur
de ton souffle dans la nuit noire
n’a pas plus de pouvoir que de voler à la froideur
quelques secondes,
de faire apparaître quelque chose de blanc dans l’air glacé
de ces ruelles vides de ton nom, leurs milliers de plaques - toujours les mêmes -
sans reflets, tournées vers nulle part –
je ne sais pas qui tu es
moi non plus
ton corps ne forme qu’une vague silhouette, une ombre parmi tant d’autres
juste un peu plus mouvante peut-être
de qui sait les pointes douloureuses des tremblements
quand la force même du vent ne me touche plus
quand je me réalise ombre moi-même
et alors la seule chose dont je sois encore sûre
c’est de la distance entre nous