La fenêtre
- Gabe

- 12 déc. 2023
- 1 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 juil. 2024
Eclipse que la chute, lunaire ce matin,
de tes reins devant ma
fenêtre. Au travers mille brèches
des volets l’aube point, traçant comme les lettres
pétillantes d’une antisèche
à ta ceinture (il se trouve que j’ai
grande passion
pour la littérature) : tu te penches en avant –
le fer forgé, récalcitrant,
retarde sa mise au ban – les rayons du soleil
grimpés le long des toits, s’égrènent en voyelles
vaporeuses contre tes flancs ; leurs auréoles
sur ta peau hâlée
par la pénombre, ont le pas cadencé
de petites bardes qui longent ta colonne
semant à allure folle
quelque onomatopée.
Tu secoues un battant. Le ciel
à l’instar de trombones, piquette des consonnes
égrenés pêle-mêle
à chaque filament
de clarté retrouvée aux feuillets de tes hanches.
Alphabets chaotiques que ces lumières blanches !
Étendue sur le lit, je plisse un peu les yeux
il me semble entrevoir, prolongeant tes cheveux
plusieurs syllabes s’empêtrer
et les lignes du firmament
soudain se faire plus audacieuses –
c’est
tout un poème, mon amoureuse !
qui ingénument musarde
jusqu’à tes fesses,
ces planètes blondes – ton bras se tend sur la rambarde
l’obscurité s’affaisse/l’aurore soudain abonde
à la naissance de leur fente
et je crois lire sur ton corps pâle
un dénouement ou la descente
sans fin d’une dernière étoile –
le jour me tente, autant qu’à toi !
mais en hommage à la culture
reste donc prolonger la nuit
une ou deux heures au creux de moi :
il s’avère, ma douce, qu’aujourd’hui
c’est la fête de la lecture...