La nuit
- Gabe
- 13 janv.
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Dernière mise à jour : 14 janv.
Ne me dis pas ce que je dois faire
avec la nuit
quand elle s’en vient en même temps qu’elle
et qu’un à un les réverbères
s’illuminent en un compromis ;
je vois ses bras former des ailes
les cieux s’ouvrirent pour m’accueillir
je vois dans les pas qu’elle franchit
l’horizon croquer l’avenir
Ne romps pas ce que je vais faire
avec la nuit
déjà son odeur m’affranchit
des doutes des hivers mortifères –
du souffle glacé des chemins
qu’elle-même n’a jamais pris
et qui ne savent que les matins
quand tout se passe après minuit ;
quand j’y vois tant de prophéties
Ne juge pas ce que je fais
avec la nuit
son regard comme un manteau gris
qui se colore à mon approche
de ses plus beaux bleus d’insomnie
semble n’être que pour me plaire
crée des histoires à dormir
debout – contre ton cou à découvert
ma joue en guise d’écharpe rouge
Ne ris pas de ce que j’ai fait
avec la nuit
son corps dans le noir qui se meut,
mes doigts dans ses cheveux qui bougent
– des éclairs pâles, des allume-feux –
les étoiles qui nous envient
le peu de pouvoir de nos paumes
enlacées, leur chaleur-baume
qui m’envahit
Ne raille pas ce que j’eus fait
avec la nuit
tu ne sais pas ce que c’était,
tu ne la connais pas comme ci –
les mots, l’éther, le désir et les cris
tourbillonnaient à l’instar des feuilles
mortes, quand elle partit
l’aube a pointé pleine d’orgueil,
l’aube a pointé… toi tu souris.