Le congé

L’éclat de son charme continuait de scintiller en elle, quand elle fermait les yeux sur son visage déformé par la fureur, qu’elle oubliait les visions brouillées de larmes où sa main s’abattait sur ses bras ou ses joues. A mesure que les rougeurs jaunissaient, bleuissaient sur sa peau à elle, ses gestes à lui ralentissaient, comme si une force invisible l’assommait brusquement et alors, l’air sonné, il s’affalait sur une chaise, le lit ou n’importe quel meuble disposé à l’accueillir et se mettait à sangloter, les poings plaqués sur ses yeux. Il présentait ses excuses ; il rentrait le soir suivant avec un repas préparé, un jouet pour Liam et son sourire contrit, sa chemise mal boutonnée, ses mains qu’il tordait l’une avec l’autre, inutiles, embarrassées et tout cela était si adorable.

Son congé sans solde accepté, ses parents l’ont aidée à remplir le coffre de leur voiture. Liam s’était endormi dans le siège-auto et elle en a profité pour doucement récupérer l’ardoise magique toute neuve serrée contre lui, avant de la déposer sur le trottoir, puis de monter dans le break à son tour.