Le fil
- Gabe
- 12 déc. 2023
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C'était écrasant de solitude, ce bouge dans lequel elle évoluait, dépérissait - les jours se suivaient lentement, formant à l’unisson la plus lâche des impostures : un soleil de plomb, aussi lourd et chaud que des rigoles de lave ruisselait sur les façades blanchâtres des immeubles du quartier, feintant un temps interminable, figé, sans surprises.
Pourtant ! les heures, les semaines s’écoulaient. Elle vieillissait, n’apprenant qu’à mourir derrière ces parois calcinées, ces volets brûlants, l’esprit saturé de silence. Sa vie ne tenait qu’à un fil (elle en prenait conscience), un fil d’espoir, une file d’attente où elle patientait, résignée, trop occupée peut-être à construire ses rêves comme on bâtit des châteaux de cartes.
Le fil noir, ondulé du téléphone serpentait le long de sa cuisse ; en proie à une fièvre immuable, elle somnolait.