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Le port

  • Photo du rédacteur: Gabe
    Gabe
  • 12 nov. 2022
  • 1 min de lecture

Viens ! tu peux venir, tout est

à toi ici, tu sais ? Toutes les portes.

D’oreilles en bouche, du nombril à mon sexe

vermeil, humide,

sourd : lui qui refuserait

que ta main en ressorte – la morsure brûlante du jour

pour prétexte au refuge, à tes baisers, tièdes et doux

le long des embrasures. C’est la mousson/tes pérégrinations

me font tourner la tête !

je pourrais supplier alors

pour que tu t’entêtes, jolie chercheuse d’or

amarrée à l’île trop tendre de mes seins. Je n’ai pas l’âme

des femmes de marins mais

aux rainures de mes côtes, quand sillonne satin, que vente

ton regard gris de brume

sur mon ventre de sable

à défaut de vertu, j’échange mes butins

au nom de ta salive d’écumes et de menthe


ton corps a la beauté

sûre de ces statues

que saluent les fidèles au sortir du port ;

sa chaleur à ma peau, sa sueur dans l’effort

coule sous mes doigts. Dans l’orage je crois

entendre ton cœur battre de

plus en plus fort, il résonne

de partout dans mes veines à moi

et ta langue fait mon râle quand je déraisonne.


Tes cheveux dégringolent au creux de mon cou :

ils tanguent, leur goût de sel

redessinent des larmes anciennes

sous mes cils,

le ciel pleure sur mes joues.

Tu t’en vas dès demain.

Pourrais-je docile rester

une vie à t’attendre, en vérité...

je le crains.

 
 

©2020 Gwenaëlle Anna B.

©photo Olivia Bee

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