Le vivant
- Gabe
- 12 déc. 2023
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La vie n’est pas facile. On pourrait croire que je viens de naître, avec cette affirmation. Constater, à trente-deux ans, une vérité qui me semble si commune en cet instant. Je vois mon existence d’un œil neuf, je me confronte brusquement à mon éternel solitude. Je ne suis certainement pas la seule, mais c’est difficile de s’en souvenir quand le moindre geste devient une épreuve, quand même côtoyer les gens qu’on aime est douloureux. Comme si quelque chose manquait toujours ; comme si le néant, la faille, la blessure avaient tout emportées.
Pour ne pas me laisser disparaître, je pense chaque difficulté comme la ligne d’une liste de courses infinie. Je reste stoïque, je fais un pas l’un après l’autre. J’essaie de ne pas réfléchir, de ne rien ressentir. C’est tout ce que j’ai trouvé pour aller mieux : me résigner. Moi qui suis terrifiée par la mort, j’ai l’impression de le devenir, morte. Mais je me dis que sans doute, je ne sais plus où situer le vivant.