Les lendemains
- Gabe

- 12 déc. 2023
- 1 min de lecture
Je voudrais leur dire
je viens vers vous, je n’ai que mes mains
même si le cœur n’y est plus, je les ai encore
ces mains
elles sont prêtes à tous les travaux
elles s’échangent contre tout salaire
elles ne sont pas comme la bouche
à clamer les luttes ouvrières
toujours dociles aux entretiens
elles patientent jusqu’aux lendemains
même quand ils ne chantent pas pour elles
et se font ferventes à la tâche
pour porter laver trier prendre
qu’importe que la charge soit
kilos de ciment ou de viande
elles s’abîmeront jusqu’aux ongles
n’arrêteront pas la cadence
elles ne compteront pas les jours
ni les soirées
ni les dimanches...
Je voudrais dire
je n’ai que mes mains
et vous avez
mes lendemains