Les sœurs
- Gabe
- 14 janv.
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Il y avait tant de monde, ce soir
pour les festivités, les
jeux à boire, les tournées
de cartes, de sodas et leurs rondes
qui m’enivraient
quelque peu, je crois,
mes joues s’empourprent
Je la trouve
toute changée, ma sœur
ce soir
elle brille, elle rayonne
d’une aura si tranquille et si
adulte ou alors
confiante – L’attente
touche à sa fin :
les amuse-gueules sont arrivés
charriant leurs arômes
de paprika sur leurs canapés
de frites – les mômes
s’agitent et les sœurs évoquent
des fleurs... Jusque sur leur chemisier.
Je n’ai jamais gagné
aux mises de hasard, en pariant
sur un cheval ni au
Uno, visiblement : je fronce
le regard, ma sœur rit
Mais si, une fois chez
l’oncle Pascal… en deux mille onze
les petit·es couché·es, ce sera
une ou deux bières
merci, l’ami serveur, « on joue à quoi ? »
Ma sœur, comment peux-tu être
tant en joie que les enfants
s’en bercent, ton rire
bourdonne à mes oreilles
communicatif et sûr
« Action ou vérité ! »
Mais enfin, je tousse, nous ne sommes plus
au lycée.
Les questions pour autant,
s’enchaînent
jusqu’à – bien sûr !
Un…
mot inopiné
Quand elle dit Oui,
ma sœur, bien sûr que si j’ai
déjà couché ! Il est si beau, si
intelligent, tu ne pourras
que l’adorer !
lui qui vit à Paris, lui qui
n’a pas d’enfants
Et moi je suis
restée coi, en équilibre sur ma chaise,
immobile et les paupières
ouvertes, indociles, devant elleux, devant
ces invité·es, ce
parterre d’invité·es et mes yeux
ouverts, indociles, se sont mis
à pleurer.