Nocturne
- Gabe
- 12 déc. 2023
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Au jardin suspendu du vide de mes pas
se déploie la silhouette d’un arbre fruitier
tronc de chair, feuilles
échevelées de soie, ton nom accroche ses pourtours
et j’y devine le grain de ta peau
à chaque effleurement d’écorce sous mes doigts.
Je me rue dans les branches parfois, je m’y
love
oiseau de triste augure en ces nuits agitées
à l’abri des ramures, la voûte de tes yeux
parsème leurs méandres de gouttes étoilées
que la brise bahute, que le vent
fait danser, comme un pinceau ses tons
de temps apprivoisés
aux fils des nuits bleues tresse les plumes brunes,
ma robe d’amertume au faisceau de la lune...
à quel prix ! se discutent pourtant
les corps à l’unisson, quand mes ailes se brûlent ?
C’est la condamnation des gibiers noctambules :
des jeux du crépuscule en chasseurs de saison
lumières et couleurs confondent les perchoirs
et j’y perds du sang
et mes cris et ma gloire
faut-il prendre refuge seulement en cédant
faut-il ainsi pâlir à chaque éclat de moire.